dimanche 25 mars 2018

La loi sur le secret des affaires est un danger pour nos libertés fondamentales

La loi sur le secret des affaires est un danger pour nos libertés fondamentales


Une quarantaine de personnalités, lanceurs d’alerte, journalistes, représentants de syndicats et d’ONG, et une vingtaine de sociétés de journalistes (dont celle de «Libération») alertent sur les dangers d’un texte bientôt examiné au Parlement, qui met «gravement en cause l’intérêt général et le droit des citoyens à l’information».

«La loi sur le secret des affaires est un danger pour nos libertés fondamentales»

L’Assemblée nationale et le Sénat s’apprêtent à remettre en cause nos libertés fondamentales en votant, via une procédure accélérée, une proposition de loi portant sur le secret des affaires.
Ce texte, qui sera étudié en séance publique à l’Assemblée nationale le 27 mars et qui porte sur «la protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulgués contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites», est la transposition d’une directive européenne adoptée en 2016 malgré les mises en garde des ONG, des syndicats, des journalistes, des chercheurs et l’opposition massive des citoyens. Cette directive a été élaborée par les lobbys des multinationales et des banques d’affaires qui souhaitaient un droit plus protecteur pour leurs secrets de fabrication et leurs projets stratégiques, alors que le vol de documents et la propriété intellectuelle sont déjà encadrés par la loi.
La France dispose de marges de manœuvre importantes pour la transposition de la directive dans notre droit national, et peut préserver les libertés tout en respectant le droit européen. Pourtant, le gouvernement et la majorité semblent avoir choisi, en catimini, de retenir une option remettant gravement en cause l’intérêt général et le droit des citoyens à l’information. La proposition de loi sur le secret des affaires a des implications juridiques, sociales, environnementales et sanitaires graves. De fait, ce texte pourrait verrouiller l’information à la fois sur les pratiques et les produits commercialisés par les entreprises.
En effet, la définition des «secrets d’affaires» est si vaste que n’importe quelle information interne à une entreprise peut désormais être classée dans cette catégorie. L’infraction au secret des affaires aurait lieu dès lors que ces informations seraient obtenues ou diffusées et leur divulgation serait passible de sanctions pénales. Les dérogations instituées par le texte sont trop faibles pour garantir l’exercice des libertés fondamentales. Des scandales comme celui du Mediator ou du bisphénol A, ou des affaires comme les Panama Papers ou LuxLeaks pourraient ne plus être portés à la connaissance des citoyens.
Qu’il s’agisse d’informations sur les pratiques fiscales des entreprises, de données d’intérêt général relatives à la santé publique ou liées à la protection de l’environnement et à la santé des consommateurs, les journalistes, les scientifiques, les syndicats, les ONG ou les lanceurs d’alertes qui s’aventureraient à rendre publiques de telles informations s’exposeraient à une procédure judiciaire longue et coûteuse, que la plupart d’entre eux seraient incapables d’assumer face aux moyens dont disposent les multinationales et les banques. C’est là le pouvoir de cette loi : devenir une arme de dissuasion massive.
Pour les téméraires qui briseront cette loi du silence, on peut toujours espérer que les tribunaux feront primer la liberté d’expression et d’informer. La récente affaire Conforama indique plutôt le contraire. Les soi-disant garanties proposées par le gouvernement français ne couvrent pas tous les domaines de la société civile et notamment le travail des associations environnementales. Ces dérogations ne sont qu’un piètre hommage aux grands principes de la liberté d’informer. Elles ne vaudront pas grand-chose devant une juridiction armée d’un nouveau droit érigeant le secret des affaires en principe, et la révélation d’informations d’intérêt public en exception.
Cette offensive sans précédent sur notre droit à l’information est un enjeu démocratique majeur qui est en train de mobiliser l’ensemble de la société civile, comme le montre le succès de la pétition dans ce sens. Lanceurs d’alertes, syndicats, ONG, journalistes, avocats, chercheurs et citoyens : nous nous opposerons à l’adoption en l’état de cette loi. Le droit à l’information et l’intérêt des citoyens ne sauraient être restreints au profit du secret des affaires.


Signataires :
Pablo Aiquel, journaliste, SNJ-CGT ; Eric Alt, vice-président de l’association Anticor ; Patrick Apel-Muller , directeur de la rédaction de l’Humanité ; Eric Beynel, porte-parole de l’union syndicale Solidaires ; Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l’UGICT-CGT ; Thomas Borrel, porte-parole de Survie ; Dominique Cellier, président de Sciences citoyennes ; Florent Compain, président des Amis de la Terre France ; Sandra Cossart, directrice de Sherpa ; Antoine Deltour, lanceur d’alertes Luxleaks, Dr Marc Arazi, lanceur d’alerte du Phonegate ; Mathilde Dupré, présidente du Forum citoyen pour la RSE ; Ivan du Roy, journaliste, corédacteur en chef de Basta ! ; Jean-François Julliard, directeur exécutif de Greenpeace France ; Wojtek Kalinowski, codirecteur de l’Institut Veblen ; Patrick Kamenka, journaliste, SNJ-CGT ; Ingrid Kragl, directrice de l’information, Foodwatch ; Marie-José Kotlicki, secrétaire générale de l’UGICT-CGT ; Elliot Lepers, directeur de l’ONG le Mouvement ; Elise Lucet, journaliste ; Jean Merckaert, rédacteur en chef de la Revue Projet ; Patrick Monfort, secrétaire général du SNCS-FSU ; Edouard Perrin, journaliste, président du collectif Informer n’est pas un délit ; Eric Peres, secrétaire général de FO Cadres ; Olivier Petitjean, journaliste, coordinateur de l’Observatoire des multinationales ; Dominique Plihon, économiste, porte-parole d’Attac ; Emmanuel Poilane, directeur général de France Libertés et président du CRID ; Patrick Raffin, photographe ; Christophe Ramaux, économiste à l’université Paris-I, membre des Economistes atterrés ; Clément Remy, président de l’ONG Pollinis ; Laurence Roques, présidente du Syndicat des avocats de France ; Agnès Rousseaux, journaliste, corédactrice en chef de Basta ! ; Bernard Salamand, Ritimo ; Clément Thibaud, président de l’Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche ; Aurélie Trouvé, porte parole d’Attac ; Emmanuel Vire, secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT).
Les organisations Ingénieurs sans frontières-AgriSTA, CrimHalt, le collectif On ne se taira pas !, Action Aid France-Peuples solidaires.
Les sociétés de journalistes de l’AFP, BFMTV, Challenges, les Echos, le Figaro, France 2, l’Humanité, le JDD, Libération, Mediapart, le Monde, le Parisien-Aujourd’hui en France, le Point, Premières Lignes, Radio France, RMC, Télérama, TV5 Monde, la Vie et les rédactions d’Alternatives économiques, Magneto Presse et la Télé libre.

Communiqué d’ANTICOR

mercredi 21 mars 2018

Film Irrintzina 05 avril 2018 20h30 - Tulle

 

Irrintzina Le cri de la génération climat




Après la projection du film, échanges avec la salle et un acteur du film.


Organisé dans le cadre des JEUDIS de CAP A GAUCHE 19.



Face au sentiment d’impuissance que provoque l’extrême gravité du dérèglement climatique, quelques militants de l’organisation basque Bizi font un pari fou : construire en quelques années une mobilisation sans précèdent en vue de la COP21.




De Bayonne à Paris, sur de vélos multiplaces, en multipliant les villages des alternatives, de petites victoires en grandes mobilisations contre les multinationales des énergies fossiles et les banques qui les soutiennent, le film IRRINTZINA raconte les étapes de cette mobilisation.
Le film d’une génération qui ne se résigne pas, qui crée et invente un avenir désirable ou bataille écologiste et sociale rime avec plaisir et joie d’agir ensemble.
Ce film a été soutenu par 1258 contributeurs, avec la participation d’une vingtaine de techniciens issus des médias « alternatifs », « citoyens » à travers toute la France.
UN FILM A VOIR.

Résultat de recherche d'images pour "irrintzina"


samedi 10 mars 2018

Conférence-débat du jeudi 15 mars : secteur public - fonction publique : des enjeux majeurs

SECTEUR PUBLIC – FONCTION PUBLIQUE : DES ENJEUX MAJEURS


Avec :
Janine VAUX Convergence Services Publics
Alain GUILBERT Secrétaire Départemental P.C.F
Jean Marc VAREILLE Animateur France Insoumise
et JEAN COMBASTEIL Président d’honneur de CAP A GAUCHE 19.


Une trentaine de personnes avaient répondu à l’invitation de CAP A GAUCHE 19 sur le thème « services publics, fonction publique : des enjeux majeurs ». Présenté par Georges Martel et Jean Combasteil, les invités* ont situé leurs interventions dans le cadre des prochaines manifestations et notamment celle du 22 Mars.
Jean Combasteil, s’appuyant sur un article de Serge Halimi dans le « Monde Diplomatique », qualifiait la démarche néolibérale du gouvernement Macron pour casser les acquis sociaux issus du Front Populaire et du CNR (code du travail, SNCF, Santé…). Cette casse, fondée sur la rapidité offensive des ordonnances, peut aller jusqu’à la privatisation comme on peut le voir chaque jour.
Avec un exposé clair et riche, Janine VAUX a présenté le manifeste de Convergences et souligné que la destruction programmée des Services Publics venait des directives de Bruxelles, du développement du numérique, de la suppression des contrats aidés pour les collectivités, de la réduction massive des fonctionnaires (120 000) sur ordre de Bercy dans la Fonction publique, présentant cela comme une modernisation et une simplification.
Alain GUILBERT remarquait que la démolition accélérée des acquis sociaux s’accompagnait de mensonges, relayés par les médias, par ex sur les avantages des cheminots à propos de la prime charbon qui n’existe plus, ou sur la dette de la SNCF qui est la dette de l’Etat à travers des projets contestés et contestables (TGV) Il évoquait aussi la dégradation inquiétante dans le secteur de la santé (Hôpitaux, EPHAD..) et dans les services postaux. Il concluait par les cadeaux faits aux actionnaires, la suppression de l’ISF…..
Jean Marc VAREILLE rappelait le caractère unique et original du Service Public à la française, qui nécessiterait un travail de pédagogie auprès des citoyens. Les services publics représentent un « bien commun » et devraient être inscrits comme tels dans la Constitution d’une 6ème République accompagnant un nouveau modèle de société, un nouveau contrat social. Il fait référence aux livrets thématiques de son association sur le logement, les transports, l’aménagement du territoire, la santé, l’eau….
Tous se rejoignent dans l’analyse et dans la nécessité de s’opposer par des campagnes d’information, de sensibilisation et d’actions comme celle du 22 Mars au projet gouvernemental de la COP 22. Les remarques dans la salle ont porté sur la démocratie et la citoyenneté, le traité européen, l’exercice des droits fondamentaux. On retiendra notamment l’intervention de Bernard DEFAIX, responsable national de la défense des services publics qui a élargi le débat en précisant la dimension de « biens communs » fondés sur l’intérêt général, propriété des citoyens et non de l’Etat. La gestion du bien commun pose totalement le problème de la démocratie conçue comme l’exercice des droits fondamentaux des citoyens.
Ce premier « JEUDI de CAP A GAUCHE 19 » fut une réussite prometteuse, laissant bien augurer des prochaines rencontres.
JANINE VAUX ALAIN GUILBERT JEAN MARC VAREILLE
D Soularue
https://webmail.laposte.net/service/home/~/?auth=co&loc=fr&id=29944&part=3